Galerie des Modernes

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Zao Wou-Ki

Abstraction Lyrique, Calligraphie, Seconde Ecole de Paris

(Pékin, 1920 – Nyon, 2013)

Zao Wou-Ki, né à Pékin en 1920, commence à dessiner et à peindre dès l’âge de dix ans. En 1935, à peine âgé de quinze ans, il réussit le concours d’entrée à l’Ecole des Beaux-Arts d’Hangzhou. Pendant six années, il étudie les techniques picturales occidentales comme le dessin et la peinture à l’huile, ainsi que les techniques traditionnelles chinoises comme la calligraphie.

Zao Wou-Ki fait une première exposition en Chine en 1941 avant de partir en France. Le peintre s’installe à Paris en 1948 dans le quartier de Montparnasse. Déjà aux Beaux-Arts d’Hangzhou, Zao Wou-Ki était attiré par l’Impressionnisme de Picasso et Matisse. Son arrivée à Paris est donc une véritable révélation pour l’artiste. Zao Wou-Ki est vite associé à la Nouvelle Ecole de Paris des années 1950 et fréquente l’Académie de la Grande Chaumière et l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. L’œuvre de Zao Wou-Ki est très vaste, allant de la peinture réaliste de ses premiers tableaux, principalement des portraits, natures mortes et paysages des années 1935 – 1949, aux huiles sur toiles de très grands formats inspirées par Paul Klee et qui tendent vers l’abstraction à partir des années 1950.

Durant ces années, Zao Wou Ki fréquente Pierre Soulages, Hartung, Giacometti et Vieira da Silva. En 1949, Zao Wou Ki découvre la technique de la lithographie. La même année, l’artiste fait sa première exposition à Paris à la galerie Creuze. En 1950, le poète Henri Michaux écrit un texte sur ses premières lithographies.

C’est en 1951 que Zao Wou-Ki découvre pour la première fois l’œuvre de Paul Klee lors d’une exposition de l’artiste à Berne en Suisse. Cette découverte marque un tournant dans l’œuvre de Zao Wou-Ki qui tend alors radicalement vers l’abstraction. En 1952, Zao Wou-Ki organise plusieurs expositions en Suisse, à Bale, Lausanne et Zurich. L’artiste s’inscrit dans le mouvement qui pousse les artistes vers des expérimentations abstraites. L’idée du peintre est celle d’un art conçu comme une expérience visuelle.

De 1953 à 1955, Zao Wou-Ki fait de nombreuses expositions en France et en Europe, et sa première exposition aux Etat-Unis à lieu en 1959 à la Kootz Gallery à New York. La Galerie de France lui consacre deux expositions personnelles, une en 1960 et une seconde en 1963. L’artiste peint de grands formats aux couleurs éclatantes et des compositions qui laissent voir une gestuelle plus puissante. Zao Wou-Ki ne nomme jamais ses toiles et les intitule seulement par la date de leur création ; à l’exception de son œuvre Hommage à Matisse, en hommage à ses roses et bleus et ses compositions géométriques.

A partir de 1960, Zao Wou-Ki crée une peinture qui tend vers l’Abstraction Lyrique et devient l’un des plus illustre représentant du mouvement. Zao Wou-Ki passe sa vie à sonder et scruter les formes et les sens. Chercheur d’absolu, Zao Wou-Ki enferme dans la couleur le paysage de l’esprit. Sa peinture est la synthèse entre les moyens techniques de son héritage extrême oriental, associé à son ambition plastique et poétique de l’Abstraction Lyrique occidental. Zao Wou-Ki s’associe à cette Abstraction Lyrique, courant pictural en opposition au Constructivisme ou  à l'Abstraction Géométrique qui pose des formes simples et connues ; tandis que l’Abstraction Lyrique est l’expression personnelle du peintre, son émotion à travers une peinture gestuelle. Ce mouvement est lié à l’Art Informel, qui réunit toutes les tendances abstraites et gestuelles et qui se développe à Paris après la Seconde Guerre Mondiale.

En 1962, Zao Wou-Ki réalise la lithographie pour l’œuvre d’André Malraux, La Tentation de l’Occident. Le Ministre des Affaires Etrangères aidera Zao Wou-Ki à obtenir la nationalité française en 1964.

En 1971, Zao Wou-Ki renoue avec l’encre de chine sur papier et la calligraphie. L’encre de chine lui permet de réinterpréter l’abstraction selon la conception chinoise du geste et de l’espace. Durant les années 1970, Zao Wou-Ki crée ses principaux chefs-d’œuvre et reste loin des courants artistiques du moment pour confirmer et approfondir son abstraction lyrique.

Dans ses compositions, des masses colorées donnent corps à un monde imaginé, où la lumière structure la toile. On assiste à une explosion des formes et des couleurs. Toute sa vie Zao Wou-Ki a alterné peinture à l’huile, gravure, calligraphie et encre de chine, toujours à la recherche d’inspirations lointaines et de nouvelles découvertes techniques et plastiques.

En 1972-1973, Zao Wou-Ki retourne en Chine et commence à réaliser de très grands formats. Ses compositions poétiques témoignent de la rencontre de l’Occident et de l’Orient, et affichent le rêve d’un paysage inexistant et pourtant accessible.

En 1980, Zao Wou-Ki est nommé professeur de peinture murale à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. En 1984, il est promu officier de la Légion d’Honneur, et devient Commandeur de la Légion d’Honneur dix ans plus tard. En 2002, le peintre devient Membre de l’Académie des Beaux Arts.  

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