Galerie des Modernes

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Natalia Dumitresco

Seconde Ecole de Paris, peinture non figurative

(Bucarest, 1915 - Paris, 1997)

Natalia Dumitreco est une artiste non figurative d’origine roumaine née en 1915 à Bucarest. Diplômée de l’Académie des Beaux-Arts de Bucarest en 1939, elle épouse la même année son compatriote, le peintre Alexandre Istrati (Dorohoi, 1915 – Paris, 1991). Le couple arrive à Paris en 1947 et s’y installe définitivement. L’année suivante, Dumitresco et Istrati se lient d’amitié avec le sculpteur Constantin Brancusi (Hobita, 1876 – Paris, 1957) qui est également d’origine roumaine. Celui-ci les installe à côté de chez lui, au n° 11 impasse Ronsin dans le XVe arrondissement de Paris. Les trois artistes travaillent ensemble jusqu’en 1957, date de la mort du sculpteur, lequel désigne les époux Istrati comme ses ayants droit. En 1955, elle reçoit le prix Kandinsky et en 1965, elle acquiert la nationalité française. En 1977, « l’atelier Brancusi » est reconstitué au Centre Georges Pompidou sous l’impulsion d’Istrati et de Dumitresco. L’artiste meurt à Paris en 1997. Son œuvre est saluée par plusieurs ouvrages illustrés et des expositions à Washington, Dunkerque, Bâle, New York, Paris, etc.

Après leur arrivée dans la capitale, Dumitresco et son époux rejoignent les peintres abstraits de la Jeune Ecole de Paris. Après une brève période influencée par les Réalités Nouvelles dans des couleurs vives et claires, Dumitresco se tourne vers un style personnel. Réutilisant le carré cher à ses maîtres suprématistes, elle le fait évoluer dans l’espace, en le traitant au trait ou en taches, autant de formes qu’elle multiplie, entremêle, superpose avec un raffinement extrême. La toile est alors remplie et semble animée par cette profusion. Progressivement, les couleurs prennent de plus en plus d’importance dans les toiles de l’artiste qui joue sur la subtilité chromatique des valeurs. Les toiles de Dumitresco, comme celles de son mari dont son histoire est inséparable, sont toujours non-figuratives en dépit de titres parfois très concrets. Dans les années 1980, elle réalise des totems en résine polychrome sur lesquels elle transpose son réseau de signes colorés.

Son compatriote et ami le dramaturge Eugène Iomesco (Slatina, 1909 – Paris, 1994) a écrit à propos de Dumitresco qu’elle « ramasse les morceaux épars de l’univers qu’elle essaye de recomposer ; elle réinstalle, elle essaye de remettre un tout petit peu d’ordre dans le chaos ; elle domine son angoisse, elle l’isole, l’enferme dans ses contours ; elle dessine, elle est classique… C’est une idée de l’ordre qu’elle nous donne et c’est là, évidemment, la raison pour laquelle sa peinture est abstraite dans le sens le plus précis du terme ».

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